Dans notre interview Natasha Derevitsky nous explique avoir voulu parler des livres (les éditions Pocket, Fleuve Noir, Pocket Jeunesse, 10-18 et Kurokawa) avec passion et réactivité, et surtout communiquer avec les jeunes lecteurs qui ne sont pas en reste pour participer sur le site en créant leurs propres blogs.
Désirée de Lamarzelle : Vous avez ouvert la voie du digital avec le blog « A blog ouvert » dont vos êtes responsable éditoriale, quel est l’objectif des éditions Pocket Jeunesse?
Natasha Derevitsky : Notre nouvelle présidente (Marie-Christine Conchon) a souhaité proposer une offre transversale et digitale sur nos marques jeunes adultes, d’une part parce que ces livres marchent très bien, et d’autre part, parce qu’elle correspond à une communauté très active sur Internet . Une nouvelle tranche d’âge assez vague mais qui va globalement de 15 à 25 ans.
Comment ce projet a t-il pris forme ?
La première question qui s’est posée était comment faire remonter une offre claire pour cette tranche d’âge là ? Nous sommes partis du constat simple qu’il fallait d’une part parler de nos titres en transversal sur toutes les marques qui pourraient intéresser cette tranche d’âge là, mais surtout faire participer nos lecteurs. C’est une sorte de laboratoire, où l’on a classé tous les livres susceptibles d’intéresser les jeunes, toutes éditions confondues. Ensuite sur cette première sélection de 400 livres que nous avons lu, nous en avons sélectionné 300 avec environ 100 coups de cœur au sein de l’univers poche choisis par de jeunes lecteurs. C’est devenu une bibliothèque-blog participatif où chacun peut publier des informations.

Vous avez rentré des fiches détaillées sur les livres ou vous avez rentré tout le livre ?

On a rentré des fiches qui nous ont permis de déterminer si oui ou non on choisissait le livre pour le faire figurer sur le blog.
Sachant qu’il y a une partie actualité sur le blog, est-ce une vraie valeur ajoutée ?
Absolument. La particularité de ce blog est d’être vraiment au cœur de l’actualité. En interne, on se réunit tous les mois avec les éditeurs des différentes maisons pour voir ce qu’on a envie de remonter pour faire vivre ce blog. Parce que ça ne suffit pas de créer le blog, il faut aussi l’animer sans arrêt, raconter ce qu’il se passe, donner des scoops, des informations croustillantes, faire la passerelle avec les réseaux sociaux… Et c’est ça qui en fait la richesse. Sachant bien sur que nous faisons aussi remonter nos livres dans un lieu bien précis du site.
Et la possibilité pour certains livres de poser des questions à l’auteur ? C’est vrai que la tranche d’âge des jeunes adultes s’y prête particulièrement puisque c’est une tranche d’âge très « fan », qui a besoin de codes, de repères…
Oui, c’est un vrai plus. On a remarqué que dès qu’on parle d’un auteur en disant qu’il va venir, on est rapidement débordés par le succès ! Les jeunes ont besoin d’incarner leurs coups de cœur, c’est un public très fan, et le blog leur permet d’avoir des échanges plus approfondis que la lecture seule. Ils aiment savoir qui est derrière le livre qu’ils ont adoré, comme il s’est construit.
Est-ce que vous allez continuer dans la voie digitale avec des applis par exemple ?
Alors c’est vrai que le digital est un grand chantier pour nous, mais les applis, c’est encore autre chose. Je ne suis pas technicienne, mais je sais que les applis c’est compliqué à mettre en place, notamment au niveau des différents supports. C’est en chantier dans la maison, mais pas sur le blog à proprement parler.
On a l’impression que les jeunes sont abreuvés d’images, mais ils lisent aussi beaucoup. Il y a vraiment un lien très fort entre l’image et le livre ?
L’un nourrit l’autre, pas toujours dans le même sens.
On dit que l’image a tendance à cannibaliser le livre, mais avec les dernières adaptations cinématographique, notamment Hunger Games ( éditions Pocket jeunesse), ce n’est pas toujours vrai ?
Le livre et les mots permettent à l’imaginaire de créer ce que le lecteur a envie de créer, et parfois, c’est encore plus riche qu’un film.
Et justement, à propose de Hunger Games, quelles sont les remontées après le film ? Est-ce qu’il y a de nouveaux lecteurs ?
Alors, Hunger Games c’est un cas un peu particulier puisqu’on pouvait difficilement passer à côté du bombardement médiatique qu’il y a eu ! C’était exceptionnel à tout point de vue, donc ça a forcément des retombées sur un lectorat.
Les ventes sont reparties ? Notamment au niveau des tomes 2 et 3 ?
C’est pour la 10ème semaine dans le top des ventes de l’Express, et cette semaine c’est le tome 3 qui est en tête. Ca donne un vrai coup de pouce.
Il y a d’autres projets d’adaptations cinématographiques de livres en cours en ce moment ?
Là on a un projet sur La cité des Ténèbres de Cassandra Clare qui est en cours. Le tournage est commencé. Cassandra Clare a déjà beaucoup de fans, elle a beaucoup de succès.
Et concernant l’adaptation en BD de certains livres, c’est quelque chose que vous testez ?
Pour Pocket, je ne sais pas car je ne m’en occupe pas, mais en jeunesse c’est quelque chose qu’on fait moins. Souvent ce sont des éditeurs qui n’ont pas de rapport avec nous, comme Panini ou Jungle. L’inverse se fait aussi puisque parfois on écrit un roman à partir d’une BD, comme pour Ducobu par exemple. Il n’y a pas vraiment de règle.